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Dernière mise à jour le 17.05.2011 (Mercedes Unimog, MAN TGM 13-290)

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Le chemin du Bassin d'Arcachon à St Jacques de Compostelle 2008

( Saint Jacques de Compostelle - Cap Finisterre )

1er jour Santiago – Négreira

Mercredi, 4 juin 2008

Départ 7h15  Arrivée  13h30   21km

Depuis mon départ j’ai décidé d’aller à Fisterra voir l’Océan Atlantique, que les pèlerins d’autrefois appelaient la fin des terres. Lieu où selon la légende, le corps de Saint Jacques aurait été ramené en Espagne. Il y a 90 km de Santiago. C’est une très belle balade de 4 ou 5 jours. Puis ce sera le retour sur Santiago pour prendre le train jusqu’à Burgos ou je retrouverai Antonio, qui me ramènera à la frontière. Ensuite Guy prendra le relais jusqu’à Claouey… Ainsi la boucle se refermera.  

Je quitte l’hôtel à 7h15, passe devant la Cathédrale puis devant l’hôtel Parador. La tradition veut que les dix premiers pèlerins qui se présentent chaque jour, bénéficient du petit déjeuner gratuit. Je n’essaie pas de savoir si j’étais dans les dix et passe mon chemin. Je quitte rapidement la ville, le fléchage est un peu fantaisiste mais je retrouve vite les petites flèches jaunes qui m’ont guidé jusqu’ici. Puis le chemin escalade les collines, grimpettes raides de chez raides suivies de descentes pentues… L’une entre elles est plus raide que les autres, ça monte sur 2 km, je suis en forme et dépasse 4 papys qui sont à la rame. J’ai des jambes de fer, mais il me manque un peu de souffle… c’est le chemin aujourd’hui sur 21 km. C’est très fatiguant. Je traverse le superbe village de Ponte Maceira. Le pont est d’époque médiévale, je fais quelques photos et continue. J’arrive à Négreira l’étape du jour à 13h30. C’est un gros village moderne en pleine campagne… pas si perdu que ça puisqu’il y a un point internet. Le top, quoi.

Départ matinal de Santiago. En fond la cathédrale

Je vous aime petites flèches jaunes

La borne 87 km. Distance de la sortie de Santiago au Cap Fisterra.

Séchoir à grain. « Horreo » en Espagnol

Le pont médiéval de Maceira

Arrivée à Negreira

Statue de pèlerin à l’entrée du village

2éme Jour Négreira – Apicota

Jeudi, 5 juin 2008

Départ 7h15  Arrivée 16h00  28 km

C’est une longue étape qui s’annonce mal, en effet je quitte l’hôtel sous une pluie fine et persistante. Je ne suis pas seul, hier soir j’ai fait la connaissance de Michaël, un anglais ayant travaillé en Amérique du Sud. On est du même âge et donc on parle de nos vies et de nos expériences. Le temps passe plus vite… Sur cette étape le prochain refuge de pèlerins est à 32 km.. comme il y a beaucoup de monde sur le chemin et peu de places disponibles à l’arrivée… On prend l’option de rejoindre le petit village d’ Apicota à 28 km ou nous réservons une chambre. La fin de l’étape est longue. Le temps s’est nettement amélioré, maintenant il fait soleil. Nous marchons sur le bord d’une petite route de campagne. Le paysage est beau, très vert… il n’y a pas de doute, on est en Bretagne… même langage, même musique que nos bretons. Enfin le village apparaît logé au fond d’une vallée… ce soir je vais bien dormir. Finalement on a fait 28 km

Départ matinale sous la flotte

Le copain Michaël

L´avance des espagnols en matière d´éolienne est impressionnante

3ème jour Apicota – Cee

Vendredi, 6 juin 2008

Départ 7h30 Arrivée 14h00   21 km

Ce matin le temps est au beau fixe, grand soleil et ciel bleu et limpide. J’imagine l’arrivée sur l’océan. Le chemin est encore plus beau et plus agréable. La campagne est belle quand il fait soleil. Je marche toujours en compagnie du copain anglais Michaël. Il a le même tempo que moi et nous avons décidé d’aller au Cap Fisterra ensemble. C’est pas facile de trouver quelqu’un qui a les mêmes objectifs et qui plus est, marche à la même vitesse que moi. Michaël vient du chemin de la Plata qui part de Séville et se termine aussi à Santiago. Il traverse de superbes villes comme Salamanca… Total 1000 km, il les a fait en 2 fois. Le relief ressemble fort aux montagnes d´Auvergne. L’ascension de la dernière montagne est raide et un peu longue. mais le beau temps nous donne des ailes. Puis arrivés au sommet, l´océan nous apparaît dans le lointain… je suis heureux et comblé d´avoir franchi cette nouvelle étape. Ensuite la baie de Cee et Corcubion apparaît elle aussi. La descente est raide mais le paysage un peu irréel. Il y a 2 ou 3 ans, un grand incendie a détruit une bonne partie de la forêt de cette région. Cee est un port de pêche et une petite station balnéaire logée dans le fond d´une ria « petit fjord ». C´est l´Espagne de nos vacances lorsque nous venions en voilier dans les environs..

Horreos, grenier à grain d’une époque lointaine

Et la ferme qui va avec…

Eglise du village d’Olveira

Le chemin dans la campagne galicienne

Croix ancienne… comme en bretagne

On devine l’océan

Le village de Cee et Corcubion nous apparaît… ça sent bon la mer, le temps est splendide.

4ème jour Cee – Fisterra

Samedi, 7 juin 2008

Départ 7h30  Arrivée 13h00  13 km + 6 km pour aller au Cabo Fisterra et retour

Ce matin est un jour un peu spécial, c’est la dernière étape d’un périple de 63 jours et de 1200 km qui se termine au Cabo Fisterra. Je quitte l’hôtel de Cee avec un ciel bleu, le temps s’est établi au beau fixe pour quelques jours encore. Aujourd’hui le chemin est 50% route et 50% chemin. C’est très agréable et se finit sur la longue plage de Sardineiro. Le port de Fisterra est protégé par le cap. c’est un petit village qui vit surtout du tourisme. Avec Michaël, nous avons de la chance de prendre les deux dernières chambres dans un bon hôtel et à un prix pèlerin. Puis après avoir laissé nos sacs a dos, nous partons au cap qui est distant de 3 km du port. Sans le sac on a l’impression de voler. L’arrivée est impressionnante. Le phare surplombe l’océan de 157 m puis ça tombe à pic. Comme le veut la tradition les pèlerins brûlent leurs vieux habits face a l’océan et donc je brûle mes chaussettes.  Le regard perdu vers le large je me rappelle les bons souvenirs mais aussi les durs moments que mon père, mon frère et moi-même avons eu en passant ce grand cap à la voile venant de La Rochelle. J’en suis tout retourné. Le coin a une très mauvaise réputation. J’ai aussi une pensée pour tous ces marins qui ont perdu la vie en passant ce Cap. Une croix en témoigne. Je quitte le cap et retourne au port. J’aime cette ambiance de mer et toutes les odeurs qui vont avec. Nous mangeons en compagnie de deux mamies, Marie est hollandaise, c’est aujourd’hui son anniversaire et sa copine Sigrid est allemande. Le « menu del dia » est soupe de fruits de mer et paella ce qui nous remet sur pied. Je vais ensuite au bureau des pélerins retirer mon certificat « la Fisniterra » qui prouve que je suis venu ici à pied. Demain visite de Muxia et retour a Santiago le soir.

Départ matinal de Cee, le temps est au beau fixe

Les derniers pas sur le chemin avant de retrouver la route

Dans le lointain le port de Fisterra en gallego, Fisniterra en Castelliano

La longue plage de Sardiniero

Le port de Fisterra

Heureux le pèlerin

Statue d’un pèlerin sur la route du cap

Le phare du cap Fisterra, la fin des terres

La croix dédiée aux marins

Voici ce qui est inscrit au pied de la croix… Cruz Da Costa Da Morte 1987… Croix de la côte de la mort… c’est pour dire!!!        

La borne 0,00 km, j’ai marché 90 km de Santiago

Fier le Jean-Marie

Le phare, el faro, the light house

Oui j’ai suivi la tradition, j’ai brûlé mes chaussettes.

Godillot en bronze scellé dans la pierre, symbolisant la tradition de brûler et d’abandonner un vêtement

5ème jour Fisterra – Cee – Santiago

Dimanche, 8 juin 2008

C’est en bus que je quitte Fisterra pour aller visiter le village de Muxia. Le temps est minable, brume et pluie, c’est un temps breton. Arrivée à Cee, le chauffeur nous dit qu’il faut changer de bus et attendre 3h00 la correspondance pour Muxia. Vu le temps Michaël et moi décidons de continuer sur Santiago où nous arrivons à 12h00. Ici il fait beau. Nous arpentons la ville pour trouver une chambre. En suite je commence à acheter des souvenirs. J’aime me promener dans cette ville où l’ambiance est si particulière.

6ème jour Santiago

Lundi, 9 juin 2008

Journée de détente à Santiago. Michaël et moi quittons l’hôtel à la recherche d’un bar pour prendre le petit déjeuner… on en trouve un sur la place Servantes. Le serveur nous fait un chocolat digne de ce nom accompagné de chichis (chulos en espagnol) ainsi qu’un vrai pain au chocolat comme chez nous. Je continue mes achats et je déambule dans les rues de la vieille ville. C’est l’heure de la messe des pèlerins. Je reviens à la cathédrale pour entendre du nouveau la même soeur à la voix d’ange chantait la messe en latin. C’est toujours aussi prenant. Je retrouve Michaël pour grimper la colline qui fait face à la cathédrale, afin de profiter de la vue imprenable et faire des photos.

La cathédrale

7ème jour Le départ de Santiago

Mardi, 10 juin 2008

Je quitte l’hôtel à 7h30, je m’arrête place Servantés dans le même bar où je prends de nouveau l’excellent chocolat avec des chichis comme petit déjeuner. Puis direction la gare de Santiago toujours pédibus jambus pour prendre le train de 9h05 pour Hendaye. Il y a beaucoup de pèlerins sur le quai. On peut lire sur les visages une certaine nostalgie… Et oui il faut bien rentrer au bercail si l’on ne veut pas devenir un vagabond pour de bon et ne pas faire comme Moitessier qui, après un tour du monde à la voile en arrivant au port, fit demi-tour et reparti vers le large.  Je descends à Burgos après 8 heures de train où je suis accueilli par mon ami Antonio.

La gare de Santiago dans la brume matinale

Les pèlerins sur le bord du quai… c’est avec un pincement au coeur que je monte dans le train

Fin d'une belle aventure