Départ 7h15 Arrivée 13h30 21km
Depuis mon départ j’ai décidé d’aller à
Fisterra voir l’Océan Atlantique, que les pèlerins d’autrefois appelaient la
fin des terres. Lieu où selon la légende, le corps de Saint Jacques aurait été
ramené en Espagne. Il y a 90 km de Santiago. C’est une très belle balade
de 4 ou 5 jours. Puis ce sera le retour sur Santiago pour prendre le
train jusqu’à Burgos ou je retrouverai Antonio, qui me ramènera à la
frontière. Ensuite Guy prendra le relais jusqu’à Claouey… Ainsi la boucle se
refermera.
Je quitte l’hôtel à 7h15, passe devant la
Cathédrale puis devant l’hôtel Parador. La tradition veut que les dix premiers
pèlerins qui se présentent chaque jour, bénéficient du petit déjeuner gratuit.
Je n’essaie pas de savoir si j’étais dans les dix et passe mon chemin. Je
quitte rapidement la ville, le fléchage est un peu fantaisiste mais je
retrouve vite les petites flèches jaunes qui m’ont guidé jusqu’ici. Puis le
chemin escalade les collines, grimpettes raides de chez raides suivies de
descentes pentues… L’une entre elles est plus raide que les autres, ça monte
sur 2 km, je suis en forme et dépasse 4 papys qui sont à la rame. J’ai des
jambes de fer, mais il me manque un peu de souffle… c’est le chemin
aujourd’hui sur 21 km. C’est très fatiguant. Je traverse le superbe village de
Ponte Maceira. Le pont est d’époque médiévale, je fais quelques photos et
continue. J’arrive à Négreira l’étape du jour à 13h30. C’est un gros village
moderne en pleine campagne… pas si perdu que ça puisqu’il y a un point
internet. Le top, quoi.
Départ matinal de Santiago. En fond la
cathédrale
Je vous aime petites flèches jaunes
La borne 87 km. Distance de la sortie de
Santiago au Cap Fisterra.
Séchoir à grain. « Horreo » en Espagnol
Le pont médiéval de Maceira
Arrivée à Negreira
Statue de pèlerin à l’entrée du village
Départ 7h15 Arrivée 16h00 28 km
C’est une longue étape qui s’annonce mal, en
effet je quitte l’hôtel sous une pluie fine et persistante. Je ne suis pas
seul, hier soir j’ai fait la connaissance de Michaël, un anglais ayant
travaillé en Amérique du Sud. On est du même âge et donc on parle de nos vies
et de nos expériences. Le temps passe plus vite… Sur cette étape le prochain
refuge de pèlerins est à 32 km.. comme il y a beaucoup de monde sur le chemin
et peu de places disponibles à l’arrivée… On prend l’option de rejoindre le
petit village d’ Apicota à 28 km ou nous réservons une chambre. La fin de
l’étape est longue. Le temps s’est nettement amélioré, maintenant il fait
soleil. Nous marchons sur le bord d’une petite route de campagne. Le paysage
est beau, très vert… il n’y a pas de doute, on est en Bretagne… même langage,
même musique que nos bretons. Enfin le village apparaît logé au fond d’une
vallée… ce soir je vais bien dormir. Finalement on a fait 28 km
Départ matinale sous la flotte
Le copain Michaël
L´avance des espagnols en matière d´éolienne est
impressionnante
Départ 7h30 Arrivée 14h00 21 km
Ce matin le temps est au beau fixe, grand
soleil et ciel bleu et limpide. J’imagine l’arrivée sur l’océan. Le chemin est
encore plus beau et plus agréable. La campagne est belle quand il fait soleil.
Je marche toujours en compagnie du copain anglais Michaël. Il a le même tempo
que moi et nous avons décidé d’aller au Cap Fisterra ensemble. C’est pas
facile de trouver quelqu’un qui a les mêmes objectifs et qui plus est, marche
à la même vitesse que moi. Michaël vient du chemin de la Plata qui part de
Séville et se termine aussi à Santiago. Il traverse de superbes villes comme
Salamanca… Total 1000 km, il les a fait en 2 fois. Le relief ressemble fort
aux montagnes d´Auvergne. L’ascension de la dernière montagne est raide et un
peu longue. mais le beau temps nous donne des ailes. Puis arrivés au sommet,
l´océan nous apparaît dans le lointain… je suis heureux et comblé d´avoir
franchi cette nouvelle étape. Ensuite la baie de Cee et Corcubion apparaît
elle aussi. La descente est raide mais le paysage un peu irréel. Il y a 2 ou 3
ans, un grand incendie a détruit une bonne partie de la forêt de cette région.
Cee est un port de pêche et une petite station balnéaire logée dans le fond
d´une ria « petit fjord ». C´est l´Espagne de nos vacances lorsque nous
venions en voilier dans les environs..
Horreos, grenier à grain d’une époque
lointaine
Et la ferme qui va avec…
Eglise du village d’Olveira
Le chemin dans la campagne galicienne
Croix ancienne… comme en bretagne
On devine l’océan
Le village de Cee et Corcubion nous apparaît… ça sent bon la
mer, le temps est splendide.
Départ 7h30 Arrivée 13h00 13 km + 6 km
pour aller au Cabo Fisterra et retour
Ce matin est un jour un peu spécial, c’est la dernière étape d’un périple de
63 jours et de 1200 km qui se termine au Cabo Fisterra. Je quitte l’hôtel de
Cee avec un ciel bleu, le temps s’est établi au beau fixe pour quelques jours
encore. Aujourd’hui le chemin est 50% route et 50% chemin. C’est très agréable
et se finit sur la longue plage de Sardineiro. Le port de Fisterra est protégé
par le cap. c’est un petit village qui vit surtout du tourisme. Avec Michaël,
nous avons de la chance de prendre les deux dernières chambres dans un bon
hôtel et à un prix pèlerin. Puis après avoir laissé nos sacs a dos, nous
partons au cap qui est distant de 3 km du port. Sans le sac on a l’impression
de voler. L’arrivée est impressionnante. Le phare surplombe l’océan de 157 m
puis ça tombe à pic. Comme le veut la tradition les pèlerins brûlent leurs
vieux habits face a l’océan et donc je brûle mes chaussettes. Le regard perdu
vers le large je me rappelle les bons souvenirs mais aussi les durs moments
que mon père, mon frère et moi-même avons eu en passant ce grand cap à la
voile venant de La Rochelle. J’en suis tout retourné. Le coin a une très
mauvaise réputation. J’ai aussi une pensée pour tous ces marins qui ont perdu
la vie en passant ce Cap. Une croix en témoigne. Je quitte le cap et retourne
au port. J’aime cette ambiance de mer et toutes les odeurs qui vont avec. Nous
mangeons en compagnie de deux mamies, Marie est hollandaise, c’est aujourd’hui
son anniversaire et sa copine Sigrid est allemande. Le « menu del dia » est
soupe de fruits de mer et paella ce qui nous remet sur pied. Je vais ensuite
au bureau des pélerins retirer mon certificat « la Fisniterra » qui prouve que
je suis venu ici à pied. Demain visite de Muxia et retour a Santiago le soir.
Départ matinal de Cee, le temps est au beau
fixe
Les derniers pas sur le chemin avant de retrouver la route
Dans le lointain le port de Fisterra en gallego, Fisniterra
en Castelliano
La longue plage de Sardiniero
Le port de Fisterra
Heureux le pèlerin
Statue d’un pèlerin sur la route du cap
Le phare du cap Fisterra, la fin des terres
La croix dédiée aux marins
Voici ce qui est inscrit au pied de la croix… Cruz Da Costa
Da Morte 1987… Croix de la côte de la mort… c’est pour dire!!!
La borne 0,00 km, j’ai marché 90 km de Santiago
Fier le Jean-Marie
Le phare, el faro, the light house
Oui j’ai suivi la tradition, j’ai brûlé mes chaussettes.
Godillot en bronze scellé dans la pierre, symbolisant la
tradition de brûler et d’abandonner un vêtement
Mardi, 10 juin 2008
Je quitte l’hôtel à 7h30, je m’arrête place Servantés dans le
même bar où je prends de nouveau l’excellent chocolat avec des chichis comme
petit déjeuner. Puis direction la gare de Santiago toujours pédibus jambus
pour prendre le train de 9h05 pour Hendaye. Il y a beaucoup de pèlerins sur
le quai. On peut lire sur les visages une certaine nostalgie… Et oui il faut
bien rentrer au bercail si l’on ne veut pas devenir un vagabond pour de bon
et ne pas faire comme Moitessier qui, après un tour du monde à la voile en
arrivant au port, fit demi-tour et reparti vers le large. Je descends à
Burgos après 8 heures de train où je suis accueilli par mon ami Antonio.
La gare de Santiago dans la brume matinale
Les pèlerins sur le bord du quai… c’est avec un pincement
au coeur que je monte dans le train